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of Jazz in Marciac
Carte blanche à Henri Texier
En 2017, le festival Jazz in Marciac fêtait ses 40 ans en toute allégresse — la qualité de son organisation (assurée par neuf cents bénévoles, dans un village qui ne compte que mille trois cent cinquante habitants) et de ses programmations n’ayant jamais varié au fil du temps. Tout comme Henri Texier, 72 ans lors de cette édition. Semblable à un roc que les intempéries chercheraient en vain à polir, il est toujours le même, coiffé de son éternel bonnet, aussi ardent à poursuivre son œuvre puissante et cohérente que lorsqu’il l’a entamée, il y a plus de quarante ans.
En lui donnant carte blanche, Marciac ne pouvait donc que contenter tout le monde : le contrebassiste et ses invités, bien sûr, mais surtout le public, généreusement remercié pour sa longue fidélité. On le sent dès le début du concert, c’est un soir où il va falloir être au rendez-vous. Aux batteries, Manu Katché et Louis Moutin lancent Les Là-bas à grand fracas, et chacun de se mettre sur ce sentier indien que Texier affectionne tant, où la dignité de l’improvisateur se mesure aux difficultés musicales vaincues. A la trompette, Airelle Besson transcende d’emblée son trac dans un superbe solo, bientôt rejointe par Jocelyn Mienniel (flûte), très à l’aise et volubile, puis par Sébastien Texier (alto et clarinette) et François Corneloup (baryton), enfin par Manu Codjia et sa guitare rock. Ce All Stars mène l’affaire jusqu’au bout, laissant un Texier tout heureux et ému, comme nous devant un jazz d’une telle classe.
Louis-Julien Nicolaou
© Francis Vernhet