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2024
Marcus Roberts fut, dès 1985 et pour quelques années, le pianiste de Wynton Marsalis et cela seul est une référence quand on connaît le soin que porte Wynton au choix de ses partenaires. Comme son mentor, il a baigné dans la musique néo-orléanaise, celle des origines, et s’est nourri de toute l’histoire du jazz. Son concert, à Marciac en 2009 en témoigne : le pianiste virtuose fait alterner des pièces de Jelly Roll Morton, Fats Waller, Duke Ellington, Thelonious Monk, John Coltrane, sans compter les standards signés Cole Porter ou Jerome Kern ainsi que ses propres compositions. S’il évoque Art Tatum, c’est plus en raison de sa cécité que par le style, plus sobre chez le cadet, imprégné de blues, lyrique dans les ballades (Out Of Nowhere, What Is This Thing…), capable d’un stride à la Waller (Honeysuckle Rose, Ain’t Misbehavin). Bref, un récital parfaitement réussi ! Quinze ans plus tard, Marcus Roberts est de retour à Marciac pour un hommage à Ahmad Jamal, le résultat est un son puissamment rythmé et mélodique, rempli de contrastes rythmiques, harmoniques et dynamiques. Roberts utilise des dispositifs orchestraux initialement empruntés au trio d'Ahmad Jamal. Au cours d'un seul morceau, il module constamment les grooves, les tempos et les tonalités, joue des signatures rythmiques distinctes avec la main droite, la main gauche et, comme il le dit, "inverse les rôles du piano, de la basse et de la batterie en donnant à chacun une chance égale de développer les concepts et les thèmes". Au style logique et équilibré d'Ahmad Jamal s'ajoutent le swing et la virtuosité d'Oscar Peterson, combinés au son joyeux et entraînant d'Erroll Garner. Ces influences constituent une base riche pour une musique en constante évolution...
- Marcus Roberts (piano) Martin Jaffe (contrebasse) Jason Marsalis (batterie)
- marcusroberts.com