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1990
Virtuose du clavier à l'égal d'un Art Tatum dont il a subi l'influence, Oscar Peterson est, techniquement, le pianiste le plus stupéfiant qui soit. Précision, aisance, incroyable vélocité sur tous les tempos caractérisent un jeu d'une grande richesse harmonique, plein et varié. Enchaînant dans ses chorus, et avec une apparente facilité, passages en "block chords" et trilles fulgurants, Peterson est capable d'accumuler dans ses improvisations mille difficultés, pour le seul plaisir de les résoudre avec un brio insolent. Né à Montréal en 1925, nanti d'une formation classique, il forme en 1947 son premier trio canadien, puis est engagé pour un concert du Jatp et une série d'enregistrements pour la firme Verve. Elu pianiste de l'année 1950 par la revue DownBeat, il constitue l'année suivante un trio sur le modèle de ceux d'ARt Tatum et de Nat King Cole. Ray Brown est à la contrebasse, Barney Keyssel, bientôt remplacé par Herb Ellis, à la guitare. Mondialement reconnu, Oscar Peterson multiplie les tournées, les engagements en tant que leader ou sideman de tous les grands musiciens, de Louis Armstrong à Freddie Hubbard en passant par les vocalistes Anita O'Day, Ella Fitzgerald, Sarah Vaughan. A son actif, une bonne centaine d'albums depuis 1945. S'il abandonne en 1958 la formule du trio avec guitare et basse, engageant successivement Ed Thigpen, Louis Hayes et Bobby Durham, il adore se produire en solo, duo, trio ou quartet, accumulant les distinctions - dont, dans notre pays, celle d'Officier des Arts et Lettres en 1989 - et participant à tous les grands festivals. Phénomène du piano, compositeur (Canadian Suite, A Royal Weeding Suite, Hymn To Freedom et plusieurs musiques de films), à l'occasion animateur de télévision, Oscar Peterson, musicien protée, reste depuis plusieurs décennies l'une des figures de proue du jazz.
Oscar Peterson piano
Herb Ellis guitare
Ray Brown contrabasse
Bobby Durham batterie