2025
end of July early August

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Chapiteau
Artemis
ARTEMIS
feat. Renee Rosnes, Ingrid Jensen, Nicole Glover, Noriko Ueda, Allison Miller

Créé en 2016 à l'occasion d'une tournée européenne, ce groupe est entièrement composé de jazzwomen au pedigree qui impose le respect. A commencer par sa fondatrice, la pianiste canadienne Renee Rosnes, membre actuelle du quartette de Ron Carter et accompagnatrice recherchée de monuments tels Wayne Shorter, Joe Henderson, Jack DeJohnette, Dianne Reeves... Mais Artemis (dont le nom fait clairement référence à la déesse de la chasse inspirant force et détermination) est en réalité une formation sans cheffe : en effet, chacune de ses membres assume tout à tour ce rôle dès lors qu'elle doit diriger ses propres compositions. Mais il faut surtout tendre l'oreille pour constater que la matrice engendrant ces notes vaillantes et poétiques est un creuset inspiré où improvisation et passages écrits alternent avec des ad lib puissants. Ils sont la marque d'un jazz d'aujourd'hui ayant su digérer les acquis du passé sans s'imposer une génuflexion face à ce dernier. Et, il faut le dire, il flotte dans ces airs une sensibilité particulière, qu'il faut bien qualifier d'intrépide... et de féminine.

  • Renee Rosnes (piano) Ingrid Jensen (trompette) Nicole Glover (saxophone ténor) Noriko Ueda (contrebasse) Allison Miller (batterie)
  • artemisband.com
Kenny Garrett
KENNY GARRETT : SOUNDS FROM THE ANCESTORS

Les amateurs se souviennent du son de l'altiste aux côtés de Miles Davis, dernière période : acéré, droit, avec une petite nasalité qui effaçait toute joliesse dans son phrasé. Efficace et intense, presque revendicatif. Jetant un regard bienveillant mais lucide sur son passé de musicien, sur les éléments qui ont décidé de sa carrière et l'ont façonnée, Kenny Garrett soulève ses papiers jaunis et revient à ceux qu'il appelle ses ancêtres : John Coltrane, Jackie McLean, Aretha Franklin, Marvin Gaye... avec un point commun : la force spirituelle qui se meut derrière ces phares de la musique afro-américaine, qu'elle soit savante ou populaire. Mais l'artiste est allé plus loin, il inclut dans ce travail généalogique non seulement le jazz, le gospel, le R&B mais aussi les apports du Nigéria, de Cuba et de la Caraïbe française. A travers ces visites, il rend aussi hommage à Chucho Valdés, aux batteurs Art Blakey et Tony Allen, à la vision de Roy Hargrove qui sut combiner la tradition du bebop et un groove contemporain, mâtiné de rap et de hip-hop. Le jazz étant indissociable des cadres sociaux et des luttes auxquelles il s'est associé, Kenny Garrett évoque les musiciens tombés au champ d'honneur, ceux qui ont lutté contre les colonisateurs et, en toile de fond, le sort du peuple noir. Son concert à Marciac hier soir était peut être son plus éclatant mais aussi son plus poignant résumé de carrière, constellé de fantômes qu'il a rendu bien vivants.

  • Kenny Garrett (saxophone) Benito Gonzalez (piano) Jeremiah Edwards (contrebasse) Michael Ode (batterie) Rudy Bird (percussions, chant) Melvis Santa (percussions, chant)
  • kennygarrett.com