2024
Ce poète du saxophone a fui les lumières de la rampe jusqu‘au jour où l‘on s‘est rendu compte qu‘il était aussi un maître, au sens philosophique du terme. Cette épiphanie a transporté le chapiteau de Marciac en 2016 dans une autre dimension qui relevait de l‘intime. Beauté des phrases, sonorité sur laquelle semble s‘être imprimée la puissance hymnique de John Coltrane, dialogue respectueux avec ses partenaires. Au-delà des styles et des frontières culturelles, ce fut un grand moment de recueillement, comme une brise salutaire propre à apaiser les esprits dans une longue séquence contemplative. La copieuse assemblée l'avait alors suivi dans ses errances, sensible à un discours dont le lyrisme tire sa cohérence d’une constante dialectique entre la force et la fragilité. Lloyd alterne les instruments, ténor, clarinette et flûte. Il vit intensément sa musique, yeux clos, torse agité d’un éternel balancement. Son inspiration est toujours intarissable, même si l’énergie, celle d’un héritier de John Coltrane, s’est quelque peu apaisée. Il reste un mélodiste subtil, capable de puiser à des sources très diverses.
- Charles LLoyd (saxophone, flute) Jakob Bro (guitare) Larry Grenadier (contrebasse) Eric Harland (batterie)
- charleslloyd.com