Le Journal

Hiromi est attendue ici avec la curiosité et l’impatience que justifie la réputation dont elle est précédée.  Enfant prodige (elle a donné ses premiers concerts à l’âge de douze ans), elle a déjà, la trentaine passée, une carrière éblouissante, jalonnée de récompenses pour ses cinq albums déjà enregistrés. Son style brillant, énergique, conjugue maintes influences, du classique au jazz en passant par le rock et la pop. Ce n’est pas par hasard si celle qui fut élue meilleur musicien de l’année 2006 a pour mentors des pianistes de l’envergure de Chick Corea et d’Ahmad Jamal. Il lui suffit d’un seul morceau "Delusion" pour apporter la preuve de sa virtuosité, d’une énergie, d’une maîtrise des nuances qui sont l’apanage des plus grands. Hiromi, c’est vrai, se livre sans retenue, elle improvise avec talent sur Now Or Ever, Voice, Flashback. La suite – Joy, Beethoven's Piano Sonata n°8, Pathétique – confirme qu’elle sait aussi faire montre d’une sensibilité qui se traduit jusque dans les mimiques qui accompagnent son jeu, au risque de susciter les critiques de ceux qui estiment qu’elle « surjoue ». Avec "Dancando No Paraiso" réservé pour un final explosif, elle connaît une fois de plus le triomphe à Marciac.