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Une rencontre, mûrie depuis deux ans, entre l’accordéoniste et le trompettiste, l’un et l’autre adulés par le public marciacais, lequel se presse en nombre sous le chapiteau. Thème retenu, la rencontre entre Billie Holiday et Edith Piaf. Elles furent contemporaines et chantèrent, chacune à sa manière, la douleur de vivre. En fait, non une rencontre, mais le croisement de deux répertoires servis par deux musiciens d’exception. A La Foule, Padam, L’Hymne à l’amour, L’Homme à la moto, répondent Comes Love, Them Ther Eyes, Sailboat In The Moonlight, What A Little Moonlight Can Do ou encore Billie, composé par Richard Galliano. Arrangements efficaces, dynamisme du quintette de Wynton Marsalis dont chacun des membres s’avère soliste accompli. On retrouve avec plaisir le pianiste Marcus Roberts, auteur d’un parfait passage en stride (A Sailboat), chez qui l’influence garnérienne est de plus en plus manifeste. Quant aux deux leaders, ils excellent, chacun dans son registre, rivalisant de virtuosité, manifestement heureux de partager la scène. Trois rappels, un poignant Strange Fruit, transcendé, dramatisé par la trompette expressionniste de Wynton. Sans doute la meilleure version instrumentale jamais donnée. Lui succèdent "La Vie en Rose" et "Autumn Leaves" avec, en invité, Hervé Sellin, très inspiré.