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A vingt-quatre heures de la balance, tombe une information calamiteuse : John McLaughlin vient d'être hospitalisé à Monaco. Quand on sait que l'ancien sideman de Miles Davis était programmé en trio, avec l'organiste Joey De Francesco et le batteur Elvin Jones, en point d'orgue d'une soirée consacrée à la guitare, il y a assurément de quoi nourrir quelque regret. Deux hypothèses se présentent alors : soit Jones et De Francesco se produisent en duo ; soit on leur adjoint un guitariste choisi dans le quatuor les précédant (Bireli Lagrene, Christian Escoudé, Philip Catherine, Sylvain Luc). Sur décision d'Elvin Jones, c'est Bireli qui est promu. Le guitariste, conscient de se voir offrir une occasion unique de jouer avec «un musicien de légende», a relevé le défi, admirablement. Tandis qu'Elvin Jones et Joey DeFrancesco s'en donnaient à coeur joie, Bireli les a rejoints, tranquillement. Il s'est jeté à cordes perdues, pour nouer une complicité fertile, tissée d'écoute et d'inventivité. La fraîcheur de ses mélodies attisait les braises de l'orgue et la forge de la batterie. Elvin Jones, sublime comme à son habitude - l'an passé, il offrit ici même un concert d'anthologie - s'est ainsi taillé la part du lion. Ironie du sort, sous l'influence du vieux sorcier, Marciac, censé célébrer la guitare, sacrifiait alors sans vergogne au culte du tambour.


Biréli Lagrène guitare
Joey Defrancesco orgue
Elvin Jones batterie