2024
18 Juillet > 04 Août

2024

Chapiteau
Chris Isaak
CHRIS ISAAK

Avec sa belle gueule mi-ange, mi-rebelle qui pourrait rappeler aux amateurs de jazz celle de Chet Baker dans sa prime jeunesse, Chris Isaak part gagnant au concours des guitaristes / chanteurs photogéniques. Heureusement de tels charmes, dont les clips ont joué docilement dans les années 80 et suivantes (y compris en compagnie de Lætitia Casta), ne suffisent pas à construire une star au long cours. Sa voix constitue sans doute son meilleur atout : elle combine la douceur du crooner et une certaine sophistication qui n'est pas sans rappeler dans ses inflexions frôleuses celle de Bryan Ferry, autre dandy du rock. Ses sources musicales ne font pourtant pas nécessairement dans le feutré : il y a dans son jeu et dans les sons qu'il affectionne le rock californien des années 70, l'esthétique Nashville teintée de country, sans parler du R&B et de quelques allusions explicites au rockabilly. Bien sûr nous avons eu droit à ses grands classiques (Wicked Game, Blue Hotel, Baby did a bad bad thing…) mais aussi plusieurs œuvres immortalisées par Elvis Presley, Johnny Cash et Roy Orbison. Malgré tout, Chris Isaak, porté par un jeu de guitare aux phrases et aux accords d'une parfaite lisibilité, reste un romantique, excellant dans les ballades ou les medium tempo. Il incarne donc à sa manière sensuelle et parfois tourmentée une sorte de rêve hollywoodien égaré entre deux siècles, ourlé de nostalgie, cool rock en bandoulière...