Ce trio intrépide à l'instrumentation inédite (guitare, sousaphone, batterie) constitue en réalité un véhicule tout terrain idéal pour explorer les recoins du blues de la Caraïbe. Leur manière toujours enjouée de concilier plusieurs mondes musicaux revendiquant chacun leur tranche de popularité constitue une chance pour les amateurs d'aujourd'hui. Comme leur sincérité ne saurait être remise en cause à partir d'une telle feuille de route, la voix du chanteur Pascal Danae et ses professions de foi en créole nous persuadent sans effort d'un fait avéré par l'Histoire : les notes bleues et leurs nuances ultramarines ont vécu leurs propres existences sur quelques îles proches du berceau du jazz. Mais le sang versé et la sueur qui perla au front de ceux qui sont restés courbés dans les champs de coton avaient-ils une amertume plus acceptable à l'ombre des palmiers ou dans les plantations de canne à sucre ? Comme le fit remarquer un fan loin de ces préoccupations géo-morales : « C'est du blues …flambé au rhum ! ». Et, compliment parmi les compliments, le jugement de Mino Cinelu, percussionniste qui « timbra » si bien Lavilliers, Weather Report, Miles Davis et Sting : « Delgres ? C'est le groupe qu'il nous faut ! ». Fermez les bans.

• Pascal Danae (guitare, chant) Rafgee (sousaphone, trompette) Baptiste Brondy (batterie)
• delgresmusic.com