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Pour la première fois depuis le lancement de ses sessions d’automne, d’hiver et de printemps, Jazz in Marciac a choisi de programmer deux concerts lors d’une même soirée. Pour cet événement, le festival a décidé de mettre le piano à l’honneur en proposant au public deux trios aux styles diamétralement opposés.

Le nouveau trio de Jean-Michel Pilc a su rester fidèle au style véloce qui caractérise le tempo Allegro vivace de ses interprétations. La formation a joué de façon homogène avec un impeccable Thomas Bramerie à la contrebasse sans oublier l’excellent travail de Mark Mondésir à la batterie. La symbiose entre les musiciens fut telle, que leur musique fit place à l’improvisation la plus débridée sur les oeuvres de l’album «Cardinal Points». Le style énergique et audacieux de ce trio ne cède ni à la facilité ni aux conventions de principe sans jamais rompre la cohérence mélodique. En fin de concert, Jean-Michel Pilc nous a surpris par sa sensibilité sur un thème plus personnel écrit quelques semaines auparavant pour sa femme. Les dernières compositions présentées à ce concert du Samedi 29 novembre 2003 nous laissent présager que l’homme est certainement prêt à repartir de zéro pour renouveler l’art du trio. Et pour preuve, il enregistrera un nouvel album avec cette même formation dans les jours à venir.

La scène des concerts hors saison, grâce à sa proximité avec le public, était prédisposée à accueillir deux des artistes parmi les plus inventifs de la scène française. Les deux trios qui ont, l’un et l’autre, connu l’effervescence du festival d’été au cours de l’année 2002, ont aussi découvert un autre aspect de Marciac, c’est-à-dire un environnement différent ainsi qu’une atmosphère plus intimiste. À ce sujet, nous retiendrons les quelques mots de Jean-Michel Pilc qui ne put s’empêcher de relever la comparaison auprès de son public :

Je suis très heureux de retrouver Marciac dans un autre contexte que celui du festival, cela me permet de le redécouvrir pour ce qu’il est vraiment, c’est un très joli village.

Frédéric Gendre
Photo © Pierre Vignaux