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John Zorn en est à son troisième passage à Marciac. Il est vrai qu’il est devenu l’incarnation et même le symbole d’une ouverture à d’autres formes d’expression musicale et qu’il draine un public tout différent de celui qui hante d’ordinaire le chapiteau. Le voici donc, successivement, à la tête de deux formations. Assis dans le cercle de ses six musiciens, il dirige son Bar Kokhba de main de maître, distribuant les solos, organisant les tutti – à supposer que le terme même d’organisation ne soit pas antinomique avec son propos. Ainsi suscite-t-il tour à tour le guitariste Marc Ribot, compagnon de toutes les aventures, le bassiste Greg Cohen, Erik Friedlander au violoncelle ou Mark Feldman au violon, tour à tour convoqués pour des manières de concertos survoltés.
 

John Zorn saxophone
Marc Ribot guitare
Mark Feldman violon
Erik Friedlander violoncelle
Greg Cohen contrebasse
Joey Baron batterie
Cyro Baptista percussions 

Zorn se montre plus convaincant avec son saxophone alto et son Acoustic Masada où l’on retrouve Dave Douglas à la trompette ainsi que Greg Cohen et Joey Baron, respectivement bassiste et batteur de Bar Kokhba. Ce quartette déploie une énergie peu commune. Zorn y fait preuve d’une virtuosité assurée, maîtrisant parfaitement la technique du souffle continu dans un discours volubile (Neieman, Sippur). Mélodies lancinantes empruntées à la musique klezmer, hymnes détournés (Zatzatz), leit-motives exposés par les deux souffleurs entre deux nappes d’improvisations constellées de cris d’oiseaux, c’est un univers particulier dessiné par le quartette avec une chaleur et une conviction qui emportent l’adhésion de la nombreuse assistance. Au point qu’il ne faudra pas moins de quatre rappels pour qu’elle permette à Zorn de quitter la scène.
 

John Zorn saxophone
Dave Douglas trompette
Greg Cohen contrebasse
Joey Baron batterie