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2007
Madeleine Peyroux est l’anti-star par excellence. Bien accompagnée par un ensemble d’où émergent l’excellent bassiste Johannes Weidenmuller et, aux claviers, Renato Chicco, campée derrière sa guitare, elle détaille ses chansons sans se soucier de séduire. Ce n’est pas sur elle qu’il faut compter pour multiplier effets faciles et minauderies. Sa tenue de scène confirme du reste son mépris pour les strass et les paillettes. Son répertoire, qui fait une large place à ses premiers succès – Careless Love, Dance Me To The End Of Love, J’ai deux amours en rappel – chante la mélancolie poisseuse des petits matins blêmes, en quoi elle évoque à la fois Piaf et Billie Holiday. Elle donne de La Javanaise de Gainsbourg une version distanciée, enchaîne sur I’m Allright, esquisse une ébauche de sourire, s’en va discrètement, comme elle était venue. Une telle sobriété a, certes, de quoi surprendre, mais s’en tenir à l’essentiel est, aussi, une qualité.
Madeleine Peyroux guitare, voix
Renato Chicco claviers
Steve Cardenas guitare
Johannes Weidenmuller contrebasse
Darren Beckett batterie