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On l'avait pressenti. A peine trois jours après son concert à Marciac, le dernier de sa vie, Ibrahim Ferrer est décédé à La Havane. Profondément ému, le pianiste cubain Omar Sosa lui a dédié son concert. Sosa transforma le programme préparé en un véritable rituel improvisé de santeria consacré à la mémoire du vieux chanteur. Envoûté, le public a été le témoin des invocations des Orishas du panthéon Yoruba, des évocations de l'âme du chanteur, des improvisations fulgurantes dans une procession de cycles poly-rythmiques et d'incantations vocales. A la lumière d'une bougie rose, on suivait l'alternance entre le pianiste et le spectaculaire percussionniste Miguel "Anga" Diaz, autre ancien élève de l'école Irakere. Grâce aux jeux d'appel-réponse très intenses, entretenus par le leader avec le bassiste du Mozambique Childo Thomas, ce trio a littéralement transporté le public du chapiteau : la musique n'était plus seulement spectacle mais surtout chant mystique et affirmation de l'existence.

Omar Sosa piano
Childo Thomas basse
Miguel Diaz percussions