2024
Son accordéon peut tout désormais, maintenant qu‘il l‘a transformé en orchestre symphonique. Et l‘on eut droit à tout : les facettes du tango argentin dans le sillage de son maître Astor Piazzolla, Bach, Michel Legrand, quelques standards de jazz bien choisi, bref une oeuvre d‘émancipation à travers l‘art du savoir improviser. Comme en témoigne ce soufflet qui se tend, se tord et se détend au gré des caprices de son inspiration. En recréant un trio consacré à ce totem de la musique argentine, Richard Galliano procède comme certains peintres remettant en jeu leur travail passé sur le même thème. Le format trio, c’est aussi le retour de l’artiste à des sensations plus proches du jazz-jazz, d'un swing poétisé tel qu’il avait fleuri naguère dans son formidable duo avec Ron Carter, mais il y a aussi comme une pulsation urgente, une circulation rapide des idées, une vigilance réactive auxquelles l’accordéoniste sait s’adonner avec un plaisir manifeste. Nul doute que sa nature de musicien transfrontalier donnera ici du grain à moudre à des partenaires qui sont au sommet de la hiérarchie dès lors qu’il s’agit de « tenir la maison » et de proposer des pistes. Finesse, intensité, lyrisme ; un triptyque que seuls quelques élus totalement investis dans leur métier peuvent revendiquer à parts égales…
- Richard Galliano (accordéon, mellowtone) Adrien Moignard (guitare) Diego Imbert (contrebasse)
- richardgalliano.com