2025
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Le Journal

de Jazz in Marciac

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Souvenirs

Marciac 2022

À Marciac, on a raison de ne pas trop s’embarrasser d’étiquettes : depuis longtemps, la question « jazz ou pas jazz ? » semble vouée à rester une interrogation stérile, même si l’amour de la dialectique peut justifier le débat. Comme pour rappeler que, dès l’origine, cette musique était le fruit d’une conflagration de cultures et de musiques, l’esprit du métissage fait son chemin sous le chapiteau comme sur le festival Bis.

On pourrait bien sûr soupeser au trébuchet la part des notes bleues, le poids de l’improvisation, la charge créative qui caractérisent chaque artiste ayant droit de cité dans cette brochure « Souvenirs ». Mais ceux qui ont acheté leur billet ne viennent-ils pas pour d’abord être surpris, quitte à recréer intuitivement pendant le concert le lien -fût-il ténu- qui unit ces artistes à la famille accueillante du jazz ? Et puis, il y a ce serpent de mer, le croisement des publics, en vertu duquel les fans de Jeff Beck iraient tendre l’oreille à Christian Sands… ou ceux de Diane Krall découvriraient avec bonheur le charisme ondoyant d’une Dominique Fils-Aimé. Voilà bien le rôle oecuménique qui fait de Jazz in Marciac un exemple de cohérence festivalière, où la traçabilité du jazz ne relèverait que de la pensée spéculative. Ces pages attestent que les styles et les origines, loin d’être des aimants répulsifs sont plutôt des amants en puissance qu’attirent leurs différences. Et ironiquement, cette partie-là, le jazz l’a toujours gagnée.

Chazz Belmonte

 

 

© Arkade, Marciac.

© Arkade, Marciac.