Après plus de dix ans à la tête du 12.45 sur M6, celle qui conjugue avec brio sa passion pour la musique et le journalisme a pris une pause de neuf mois pour se consacrer à la sortie de son album « Nina » arrangé et réalisé par le pianiste Dominique Fillon. Chanter Nina Simone, c'est exposer sa voix et s'exposer aux critiques. Car Nina Simone, c'est une somme complexe : de la révolte, du talent, de la diversité musicale... et un timbre particulier, fait pour dire, psalmodier, mais aussi caresser. Le personnage et ses frasques ont fait couler beaucoup d'encre. Aujourd'hui, elle est comme sanctifiée et la logique secrète de son parcours semble apparaître aux yeux de tous comme une évidence. Kareen Guiock-Thuram a compris l'ampleur de la tâche mais, malgré ou à cause de sa position dans les médias, elle a plongé... Elle le dit simplement "Nina Simone est l’artiste dont le chemin nourrit le plus le mien, au-delà de la seule dimension artistique". L'anti-diva est pour elle une rencontre d'adolescence : choc des chansons, admiration d'un charisme, d’une forme de dureté élégante. Lors de ce concert à Marciac tout y est : le respect, la conviction, la qualité de la voix et des arrangements. C’est mieux qu'un hommage, c'est l'esprit de la légende transporté au XXIe siècle. Avec respect, talent et engagement.
- Kareen Guiock-Thuram (chant) Kevin Jubert (piano) Rody Cereyon (basse) Tilo Bertholo (batterie)
- kareenguiockthuram.com
Comme un écho zézayant aux rites vaudou de l'Afrique ancestrale, la chanteuse Imany a décidé de mettre en scène huit violoncelles. Cet instrument est, rappelons-le, ce qui se rapproche le plus de la voix humaine et c'est donc à une transposition plus incarnée qu'on pourrait le croire que nous invite ce "Voodoo Cello". Dotée d'une voix grave qui n'est pas sans rappeler celle de Grace Jones, mais plus tendue et moins emphatique, cette chanteuse d'ascendance comorienne née près de Marseille et dont la première partie de carrière fut consacré au mannequinat a le chic pour transformer des tubes incontournables de l’histoire de la pop (de Radiohead à Cat Stevens en passant par Donna Summer, Hozier, t.A.T.u., Bob Marley…). Ces goldies viennent compléter son propre répertoire qui connaît désormais un succès international (Don't Be So Shy...). Son chant, direct, dépourvu des artifices destinés à rendre joli ce qui est naturellement beau, atteint les coeurs et les consciences. Elle est inétiquetable : un peu rock, un peu folk, soul ou jazz... sans qu'on puisse lui assigner une école ou un style particulier. Touchant le grand public grâce à la B.O. du film d'Audrey Dana "Sous les jupes des filles", Imany est aujourd'hui dans l'antichambre de la starification. Mais, connaissant le caractère indépendant et déterminé de cette artiste (son timbre de voix atteste clairement cette dernière qualité), on peut parier que passer ce cap exaltant mais risqué ne se fera qu’à ses conditions.
- Imany (chant) Rodolphe Liskowitch (violoncelle) Julien Grattard (violoncelle) Octavio Angarita (violoncelle) Lucie Cravero (violoncelle) Bohdana Horecka (violoncelle) Laure Magnien (violoncelle) Polina Streltsova (violoncelle) Leonore Vedie (violoncelle)
- imanymusic.com
