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1994
Né le 13 août 1925 à Cleveland (Ohio), Ernest Harold "Benny" Bailey avait appris le piano et la flûte avant de choisir la trompette en écoutant des enregistrements de Louis Armstrong et Roy Eldridge. Benny Bailey fait ses débuts, dans les années 1940, dans des ensembles locaux de rhythm'n'blues, branche noire du futur rock'n'roll, puis rejoint les orchestres du pianiste Jay McShann et du trompettiste Dizzy Gillespie. De 1948 à 1953, Benny Bailey est l'un des piliers de la formation du vibraphoniste Lionel Hampton. Il s'installe en Europe, où il a la place de premier trompette dans des orchestres de radio. En 1959, le pianiste et arrangeur Quincy Jones le convie dans son big band aux Etats-Unis. Benny Bailey revient en Europe au début des années 1960. On peut l'entendre alors à la tête de ses propres groupes ou invité de nombreux orchestres. Héritier direct des maitres de la trompette bebop tels Dizzy Gillespie et Fats Navarro, Benny Bailey se revendique aussi de l'héritage harmonique de Charlie Parker et Miles Davis de la première période, délaissant les pirouettes et exploits techniques pour se consacrer aux audaces mélodiques, tout en leur conférant une certaine douceur affirmée et maitrisée qui évite soigneusement l'écueil et de la mièvrerie et de l'étalage technique, comme l'énoncé simple d'un discours tranquille devenu familier. Mieux qu'un Charlie Ventura oscillant entre middle jazz et bebop, Benny est l'apôtre du « bebop for the people ». Cette tranquillité d'esprit lui vaut d'être recherche comme trompette leader, celui qui cornaque, aiguillonne modérément mais canalise les cuivres fougueux en mal de pyrotechnie instrumentale. Symptomatique est son ancrage européen qui l'a coupé de la carrière glorieuse que certains, peut-être bien moins doués, mais plus visibles chez l'Oncle Sam ont développée.
Benny Bailey trompette
Carl Schlosser saxophone
Philippe Milanta piano
Bruno Rousselet contrebasse
Michel Denis batterie