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2016
Marciac aurait pu se contenter, depuis que son festival invite chaque année le trompettiste néo-orléanais, de le présenter comme « le meilleur trompettiste de jazz vivant », ce qui eût suffi à situer son pouvoir d’attraction (et fût probablement justifié.) Mais ce bail emphytéotique que Wynton Marsalis a signé avec la bastide gersoise n’est pas qu’un slogan publicitaire. C’est, en creux, la signature d’une profession de foi qui pourrait s’appliquer aussi aux nombreux artistes qui reviennent régulièrement proposer leur musique sous le chapiteau : la permanence du jazz dans ce qu’il a d’incontestable et sa mutation vers un lendemain qui vit sous nos oreilles. Cette double fonction qu’incarne le trompettiste n’échappe pas à ceux qui viennent l’écouter chaque année. Venus de France, de Navarre et d’ailleurs, ils nourrissent secrètement le désir de vivre les mêmes éblouissements swingants que l’année précédente tout en acceptant d’être conduits dans une pièce minutieusement rénovée de la même maison. Il y a toujours un air de peinture fraîche appliquée sur de solides murailles dans la musique de Wynton Marsalis…
Wynton Marsalis trompette
Walter Blanding saxophone
Dan Nimmer piano
Carlos Henriquez contrebasse
Ali Jackson batterie